La justice américaine vient d’annuler la peine de prison à vie d’une femme de 63 ans, condamnée pour le meurtre d’une bibliothécaire en 1980.
Si la peine de Sandra Hemme est annulée, il s’agira de la plus longue condamnation à tort d’une femme dans l’histoire des États-Unis.
Une erreur judiciaire pour laquelle Sandra Hemme a passé 43 ans derrière les barreaux. Une américaine de 63 ans, condamnée en 1980 pour un homicide volontaire, va finalement être libérée, ont fait savoir ses avocats à l’agence de presse américaine Associated Press, le lundi 17 juin.
Sandra Hemme a été condamnée pour un crime « qu’elle n’a avoué que sous la pression et la menace de la peine de mort », ont ajouté ses avocats, qui ont déposé une requête de 147 pages pour prouver l’innocence de leur cliente.
Enchaînée et sous sédatif
Âgée de 20 ans à l’époque, Sandra Hemme a été accusée d’avoir tué Patricia Jeschke, une bibliothécaire de 31 ans, à Saint-Joseph dans l’État du Missouri aux États-Unis en 1980. Un homicide volontaire pour lequel elle a été condamnée à la prison à perpétuité.
Mais pour ses avocats, sa condamnation n’était basée que sur des déclarations « extrêmement contradictoires » et « factuellement impossibles » que Sandra Hemme avait faites aux enquêteurs alors qu’elle était patiente dans un hôpital psychiatrique.
Lors de son premier interrogatoire, la jeune femme était sous sédatif et enchaînée avec des poignées en cuir. Elle « ne pouvait pas tenir la tête droite » ou « articuler quoi que ce soit au-delà de réponses monosyllabiques », ont précisé les avocats.
Le juge président du comité de Livingston, Ryan Horsman, a finalement annulé le jugement. Il a exigé que Sandra Hemme soit libérée sous 30 jours, à moins que les procureurs ne la jugent à nouveau.
Un policier suspecté
Selon les avocats de la sexagénaire, le meurtre aurait été commis par Michael Holman, un policier âgé de 22 ans à l’époque des faits. Cet agent, qui a fait l’objet d’une enquête pour fraude à l’assurance et cambriolages avant d’être emprisonné, est décédé en 2015.
Le policier, qui figurait parmi les suspects à l’époque, avait déjà été interrogé. Il avait reconnu avoir utilisé la carte de crédit de Patricia Jeschke, expliquant l’avoir trouvée dans un sac à main découvert dans un fossé. Michael Holman avait également été interrogé sur la présence de son camion près du lieu de la découverte du corps Patricia Jeschke. Mais son alibi n’avait pas pu être corroboré.
Une paire de boucles d’oreilles en forme de fer à cheval, identifiée comme étant celle de la victime, avait aussi été découverte en possession de Michael Holman. Malgré ces éléments, le policier n’avait jamais été mis en cause dans ce dossier.
Le Parisien
