Le Haitian Times a couvert les fausses affirmations ciblant Springfield. Maintenant, il fait également face à des attaques
Macollvie Neel, rédactrice en chef du Haitian Times, était prête à commencer sa journée de travail à domicile lundi lorsque sa sonnette a sonné. Ce qu’elle pensait être une livraison s’est avéré être plus d’une demi-douzaine de policiers.
« J’ai regardé et il y avait des croiseurs de police à l’extérieur de ma maison », s’est souvenu Neel mardi dans une interview accordée à CNN.
Lorsqu’elle a ouvert la porte, Neel a déclaré que les agents ont expliqué que « quelqu’un avait envoyé un e-mail à une [organisation] disant qu’ils avaient tué leur femme pour avoir été racistes envers les Haïtiens à mon adresse ».
Le rapport de canular qui a envoyé des agents se précipiter chez elle, connu sous le nom de type de frappe, a laissé Neel se sentir alarmée et inquiète pour sa sécurité ainsi que pour le personnel du Haitian Times, où elle est rédactrice en chef. Mais l’incident de lundi n’est que le dernier exemple de menaces et d’attaques auxquelles elle et ses collègues ont été confrontées depuis que l’ancien président Donald Trump et son colistier JD Vance ont amplifié les théories du complot démystifiées sur les immigrants haïtiens dans l’Ohio.
Le Haitian Times, une publication en ligne, a couvert Haïti et la diaspora haïtienne dans le monde entier depuis sa création en 1999. Avec une salle de presse d’environ 20 employés et pigistes, le point de vente a documenté le flux des Haïtiens à travers les États-Unis, au-delà des enclaves traditionnelles de New York, du sud de la Floride et du Massachusetts.
Springfield, Ohio, était déjà sur le radar du Haitian Times bien avant le début des théories du complot. La ville était déprimée depuis des années, avec une diminution de la population jusqu’à ce que de nouvelles usines de fabrication commencent à ouvrir. Mais les habitants ne remplissaient pas les milliers d’emplois créés, de sorte que la ville est devenue un aimant pour les immigrants haïtiens légaux qui sont venus chercher du travail et un endroit pour élever leur famille.
Bien que les nouveaux arrivants aient été largement accueillis par la communauté, certains résidents de longue date se sont inquiétés de la difficulté des ressources locales et de la sécurité, des questions que le Haitian Times a couvertes pour son lectorat. D’autres problèmes ont été plus sinistres. Le mois dernier, un petit groupe de suprémacistes blancs masqués, faisant partie d’un groupe néo-nazi, a traversé le centre-ville de Springfield dans ce qu’ils ont appelé une « marche d’immigration anti-haïtienne ».
Puis, la semaine dernière, Vance a publié une fausse affirmation virale selon laquelle les immigrants haïtiens mangeaient des animaux de compagnie dans la communauté, et Trump a mentionné la théorie du complot sur la scène du débat. Le Haitian Times a couvert les commentaires de manière agressive – les décrivant comme racistes et faux.
Neel a déclaré qu’elle et d’autres Haïtiens avaient déjà fait l’objet de harcèlement. Mais après le message de Vance et le débat, le problème a explosé.
« Les gens qui sont anti-haïtiens, anti-immigrants, avaient juste l’impression d’avoir carte blanche pour simplement appeler ou envoyer un e-mail ou aller sur les pages Facebook des gens et simplement accélérer le harcèlement », a déclaré Neel.
Des rapports ont commencé à affluer dans la salle de rédaction de la publication d’immigrants haïtiens recevant des appels téléphoniques harcelants et d’enfants et d’adolescents intimidés. Les parents avaient peur d’envoyer leurs enfants à l’école. Des dizaines de menaces à la bombe ont ensuite fermé les écoles et les bâtiments municipaux à Springfield après la promotion par Trump des fausses allégations.
Le lendemain du débat, The Haitian Times a publié un article rapportant que les familles d’immigrants haïtiens de l’Ohio étaient « attaquées » au milieu du tourbillon intense de fausses allégations. Et Neel elle-même a déclaré qu’elle était la cible de certains des racismes les plus directs qu’elle ait connus dans sa vie. Au cours de la semaine dernière, Neel a déclaré qu’elle avait reçu un e-mail « avec une ligne d’objet qui n’était que ‘N-word’ – c’est littéralement ce qu’était la ligne d’objet ».
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